Le Groënland n'est pas à prendre, mais qui aura le dernier mot ?
En visitant pour la première fois le Groënland, le dimanche 15 juin 2025, le Président Emmanuel Macron a-t-il en mémoire, ce Ministre de la Marine Russe, lui aussi Français et né en Martinique qui lança en 1820, les premières explorations en arctique et en antarctique ?
Il s'agit de Jean-Baptiste Prévost de Sansac de Traversay, né au Diamant, le 24 juillet 1754. Loyal à Louis XVI plutôt qu'à Napoléon Bonaparte et ardent combattant durant la guerre d'indépendance des Etats-Unis, en 1781, il fut nommé ministre de la Marine Russe par le Tsar Alexandre Ier, en septembre 1809.
Jean-Baptiste de Traversay pouvait-il prévoir que le Groënland deviendrait un enjeu stratégique pour la défense des trois pays qu'il chérissait. La France, le pays de ses ancêtres, les Etats-Unis, le pays pour lequel il a combattu et la Russie, le pays qu'il a servi avec ardeur. Ces guerres de missiles nucléaires et de drones, aux trajectoires survolant des régions neutres pour anéantir l'ennemi, il n'aurait pu les imaginer, car en effet, la trajectoire la plus rapide et efficace pour des missiles envoyés de Russie en direction des Etats-Unis passe par le Groenland.
Photo credit Wikipedia : Vue panoramique de Qaqortoq (octobre 2008).
Pourquoi le Groënland ? interroge France Info.
Voir l'article "Jean-Baptiste de Traversay, créole martiniquais et ministre de la marine Russe", le paragraphe intitulé : Le ministre de Traversay et les explorations maritimes.
"Le 24 mai 1820, sur la mer Noire, est lancé en présence de l’Empereur dont c’est la première visite dans les ports de la Nouvelle Russie, le navire à vapeur le Vésuve, premier bâtiment de ce genre de la flotte de la mer Noire.
L’ouverture d’une voie à travers l’océan Glacial revêt une importance stratégique fondamentale pour la Russie. Dès 1811, l’amiral de Traversay projette d’organiser deux grandes expéditions maritimes, l’une au nord dans la région arctique, l’autre dans la région antarctique.
L’amiral de Traversay a mis sur pied une nouvelle expédition en juillet 1821 et il a confié la mission à Litké de faire une reconnaissance des côtes de la Nouvelle Zemble, la plus grande île de l’océan Glacial arctique. Le résultat de cette expédition est positif, la carte de la Nouvelle Zemble est enfin réalisée. Le compte rendu de Wrangel qui ne rentre de Sibérie qu’en 1823, permet de réaliser un tracé véritable de la carte des côtes marines, des îles et des zones intérieures du nord-est de la Russie. Wrangel comprend qu’il vient de fournir la preuve définitive de l’existence d’un détroit.
Ce travail d’exploration polaire place les Russes au premier rang dans les découvertes maritimes et permet à Alexandre Ier d’étendre son empire sur les régions boréales et australes."